Expo de Sam Azulys à partir du 22 novembre

L’atelier Hauteville est très heureux d’accueillir l’artiste peintre Sam Azulys, pour 96 heures d’exposition, à partir du jeudi 22 novembre 2018.

Pour voyager dans l’univers de l’artiste, l’exposition s’articulera en deux parties. La première, un travail de peinture figurative sous le titre Safari Spirits et la seconde vous dévoilera une série de dessins, les Lost Planets.

Safari Spirits

Cette série a été pensée en revoyant le film Les Maîtres fous du réalisateur ethnologue Jean Rouch. Ce film de 1955 est un documentaire sur les pratiques rituelles des Haukas, une secte originaire du Niger, pratiqué par des immigrés pauvres du Ghana. Durant ces rites, les Dieux s’incarnent en prenant possession du corps des participants. Lors des transes frénétiques et des sacrifices d’animaux, les hommes sont visités par des figures de la colonisation, tel que le gouverneur, la femme du capitaine ou bien encore le conducteur de locomotive. Un jeu violent qui, comme le dit Jean Rouch, « n’est que le reflet de notre civilisation ».

Sam Azulys a fait le lien entre ce film et les images de « Trophée » prises par des occidentaux lors des Safaris organisés en Afrique. Ces derniers posent avec fierté aux côtés d’animaux de la jungle qu’ils ont cyniquement abattus.

Il s’est alors demandé qui tuait vraiment ces animaux majestueux dépositaires de la diversité et de la splendeur d’une Nature en péril. Pour lui, au-delà de ces touristes-chasseurs aux regards infatués, ce sont des esprits malveillants, semblables aux divinités colonisatrices du documentaire de Jean Rouch qui orchestraient ce carnage, manifestation de la brutalité bestiale de la domination des peuples et de la négation de leurs libertés.

L’artiste a voulu montrer le vrai visage de ces Dieux du carnage qui prennent la pose devant des cadavres d’animaux comme des adolescents irresponsables. Il a été le premier surpris lorsqu’il s’est rendu compte que ce visage était celui d’autres animaux : des animaux de Cartoon. Le masque de Disney recouvre la bêtise et la cruauté d’un monde occidental pour qui le saccage de la Nature s’apparente à une activité récréative.

Pour Sam Azulys, seule la peinture peut révéler le vrai visage de ces bad spirits, miroir de l’infantilisme criminel d’un monde à la dérive.

Safari Spirits s’articule autour de huit tableaux, huile sur bois de 90 X 60 cm.

Lost Planets

En deuxième partie d’exposition, une autre facette de l’artiste est dévoilée. Les Lost Planets est une série extraite d’un carnet de voyage.

Au gré de ses explorations, Sam a dessiné des planètes orphelines à la dérive dans l’immensité des espaces infinis. Ces planètes ont chacune leur personnalité et leurs secrets.

Son dessin a été guidé par les automatismes psychiques de son inconscient. L’artiste n’a jamais su à quoi une planète allait ressembler avant de l’avoir dessinée.

Sa seule aspiration était de faire de ces planètes des monades esseulées, de petits microcosmes où les différents règnes – animal, végétal et minéral – se rencontrent. Certaines planètes sont mortes, fossilisées, d’autres sont peut-être encore en activité, certaines sont en gestation, embryons célestes qui donneront naissance à d’indicibles créatures. Témoins de drames cruels, ces planètes abandonnées ont vus des étoiles agoniser, ont frôlé l’orbite de trous noirs cannibales et se sont perdues dans les confins de l’Espace et du Temps.

Elles parcourent l’Univers à la recherche de l’astre qui voudra bien les recueillir et leur permettre d’effectuer de nouvelles ellipses, de nouvelles révolutions. En attendant, elles s’offrent à l’imagination du spectateur et l’invitent à rêver avec elles, par-delà les éthers et le plafond des sphères étoilées.

Une quarantaine de planètes sont exposées. Un Artbook des Lost Planets est également édité en risographie et en tirage limité par Quintal Editions.

Biographie de l’artiste

Sam est autodidacte en peinture. Il s’est formé à l’adolescence en étudiant les maîtres italiens de la Renaissance lors de ses séjours à Florence. Son attachement aux techniques anciennes l’a conduit à broyer ses pigments et à concocter ses propres mélanges de résine. Galerie de dandys expressionnistes, portraits baudelairiens où le grotesque le dispute au spirituel, l’art de Sam est un travail alchimique sur la figure dont les significations multiples s’enchevêtrent comme la trame de la toile sur laquelle l’artiste trace les écheveaux d’un rêve éveillé.

Sam Azulys est artiste peintre, réalisateur, scénariste et romancier. Il est également docteur en philosophie, auteur d’un essai d’esthétique sur le cinéaste Stanley Kubrick et professeur de cinéma à NYUP (New York University in Paris).